1966. The Macallan, connu principalement à l'époque en tant que whisky d'assemblage ou de «dressing», prit la décision d'annoncer au monde entier son passage à l'article défini. Il devenait un whisky single malt, prêt à être commercialisé à l'échelle internationale. La popularité locale de The Macallan et la confiance dans la valeur de notre spiritueux nous incitèrent à en réserver une partie que nous ferions vieillir dans des fûts. Nous faisions le choix de privilégier la patience plutôt que le profit et de prendre notre destinée en main.

Dix ans plus tard, notre whisky vieillissant lentement dans nos entrepôts, le moment vint de dire au monde entier ce que contenaient ces fûts.Nous chargeâmes donc le directeur artistique David Holmes de créer une brochure non reliée à envoyer aux distributeurs potentiels.

Aussi raffinée que The Macallan, la brochure fut réalisée à la main. David demanda à Sara Midda, diplômée de la prestigieuse école londonienne Saint Martin's School of Art, de l'illustrer à l'aquarelle. Ce fut sa première commande et elle passa une semaine à la distillerie pour découvrir toutes les activités qui s'y déroulaient et prendre des notes. Le résultat final était une brochure qui évoquait le registre d'une grande entreprise victorienne, écrite sur des feuillets simples en vélin superbement enluminés et reliés par de solides cordelettes. La qualité était quasiment celle d'un ancien manuscrit médiéval, entièrement écrit à la main et regorgeant d'illustrations attrayantes et de détails pittoresques. Elle était en parfaite adéquation avec la singularité et la sophistication de The Macallan.

Ces précieuses brochures ne furent publiées qu'à un millier d'exemplaires, puis envoyées à des grossistes, des distributeurs, d'importants clients et des journalistes triés sur le volet qui les qualifièrent de «ravissantes».«J'avais envie de la croquer», dit même l'un des destinataires!

La publicité inaugurale était une petite note concernant le nom «Macallan», dont on pense qu'il provient d'un saint nommé Colum. Frappante et élégante, elle incarnait le ton que nous avions créé au fil des ans.

Toujours intelligentes et innovantes, les publicités s'inspiraient souvent d'une histoire antérieure à The Macallan. L'une d'entre elles incluait une citation des Chroniques de Holinshed, un texte datant de la fin du XVIe siècle et censé être l'une des principales sources d'inspiration de Shakespeare. Rapportée au whisky, cette petite publicité audacieuse reflétait ingénieusement l'esprit de The Macallan:

BEYING MODERATELY TAKEN:
it cutteth fleume,
it lighteneth the mind,
it quickeneth the spirits,
it cureth the hydropsie,
it pounceth the stone,
it repelleth the gravel,
it puffeth away ventositie,
it kepyth and preserveth
the eyes from dazelying,
the tongue from lispying,
the teethe from chatterying,
and the throat from rattlying,
the weason from stieflying,
the stomach from womblying,
the harte from swellying;
the belly from wirtching,
the guts from rumblying,
the hands from shivering,
the sinoews from shrinkying,
the veins from crumplying,
the bones from akying,
the marrow from soakying.
And truly it is a sovereign liquor,
if it be orderlie taken.
RAPHAEL HOLINGSHED, 1577

Il y a 400 ans, le whisky de malt inspira l'homme qui inspira Shakespeare. TAujourd'hui, pourquoi ne pas boire une gorgée pour trouver l'inspiration en faisant les mots croisés? THE MACALLAN THE MALT.

Intelligentes, audacieuses, s'inscrivant souvent dans la tradition du célèbre humour britannique, ces publicités furent les premières d'une longue campagne qui contribua à imposer The Macallan comme l'inimitable whisky single malt que nous connaissons aujourd'hui.